Le parchemin de Nyogtha

Aides de jeu, partage d'idées et scénarios sur le jeu de rôle dans un univers médiéval fantastique

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La bouteille sorcière

Les amulettes, talismans, bijoux divers assurant un rôle de protection sont très courants chez les sorciers. La protection peut toutefois revêtir bien d’autres formes.

La bouteille exhuméeIl s’agit ici de la Bouteille Sorcière, un artéfact de protection qui a bel et bien existé.  Une bouteille d’origine allemande, datant du 17ème siècle, a d’ailleurs été exhumée en septembre 2011 près d’un pub Anglais du Staffordshire (voir article).

Je vous propose ici de retravailler un peu l’imaginaire autour de cet objet, d’autant que le contenu de la bouteille peut varier selon les sources d’informations : ongles, cheveux, urine, filaments textiles, … tous ces éléments devant être introduits dans la bouteille un à un tout en récitant le charme de protection souhaité… Il s’agit donc d’un enchantement de protection qui se réalise dans la durée.

Une fois rempli, la bouteille doit être scellée et ornée d’un pentacle ou de runes symboliques. Les symboles peuvent être gravés, sculptés ou simplement dessinés sur la bouteille.

Prenons le cas d’une bouteille de protection remplie de cheveux, des cheveux tombés surtout et non coupés ! Des cheveux de femmes et d’hommes, pas d’enfant. La présence de cheveux de créatures (goblins, orcs, harpies, nymphes, dryades, …) sera un gage d’efficacité et de polyvalence vis à vis des esprits ! Le sorcier introduira chaque cheveu lissé entre ses doigts humectés par sa propre salive et veillera à prononcer un phrasé de protection adapté :
Fil de vie ténu chasse les intrus, fil de vie rompu enchevêtre l’inconnu.

La bouteille ne devra pas être remplie à craquer, il doit toujours rester un peu d’espace pour emprisonner les esprits !

La bouteille sera scellée mécaniquement et magiquement avec une ultime incantation :
Que les filaments de vie emprisonnent à jamais celui qui défie l’espace protégé
(au MJ de déterminer secrètement le seuil de remplissage maximum d’esprits que pourrait contenir la bouteille)

Toute créature sous forme éthérée, tout esprit ou tout être dématérialisé pourra succomber à la protection et finir emprisonné dans la bouteille. D’un point de vue technique, un jet est à effectuer entre le pouvoir du sorcier et celui de l’esprit :
– Si le résultat du jet est en faveur du sorcier alors l’esprit est emprisonné dans la bouteille. Cette dernière gagne alors un bonus de protection au prochain jet (à vous de décider du bonus). La bouteille gagne peu à peu en puissance à chaque succès jusqu’à atteindre son seuil de remplissage après quoi la protection deviendra  inactive sans pour autant que soient libérés les esprits.
– En cas d’échec, la bouteille se brise ou se fend et la magie de protection s’évanouit dans les airs.

Ouvrir une bouteille de protection sans précaution peut s’avérer très dangereux… enfin, si elle est « habitée ! ». Une détection de la magie n’apportera aucune information viable puisque la bouteille est par essence, magique ! Le recours à une magie divinatoire peut éclairer sur son remplissage actuel. Mettre la bouteille en présence d’un esprit également… si ce dernier ne subit pas d’agression, alors la bouteille est surement pleine !  Si une tentative d’emprisonnement est déclenchée par la présence de l’esprit alors l’observateur devra être particulièrement attentif pour essayer de discerner les ombres au sol et deviner quelles créatures et combien d’entre elles sont déjà dans la bouteille.

Une bouteille pleine d’esprits est très recherchée des enchanteurs qui l’utilisent comme composante pour des rituels à fort enjeu. Les esprits emprisonnés peuvent également être soumis à la volonté de l’enchanteur après une ouverture fort délicate de la bouteille de protection… ces derniers seront affaiblis pendant quelques heures encore. 

Si comme moi, vous pensez pouvoir trinquer à la santé des PJ en débouchant une bonne bouteille sorcière, lâchez votre imagination et utilisez cet objet au cours d’un scénario. Entre la récupération des composantes, l’enchantement lui même, la découverte d’une bouteille encore active, l’exploitation d’une bouteille pleine, la vision d’une bouteille brisée avec des esprits libérés… les pistes à exploiter ne manquent pas !

J’attends vos commentaires éventuels avec grand plaisir 🙂

Nyogtha – inspiration libre – 

 

 

 

 

Le bavard nocturne

Dans le jeu de rôle, nous exploitons souvent les rêves ou les cauchemars mais plus rarement les causeries incontrôlées durant le sommeil. Les quelques pistes que j’évoque dans cet article montrent pourtant que la matière est fort intéressante et puis, cela change d’une simple rencontre nocturne avec un PNJ ou un monstre !

Voici plusieurs heures déjà que le campement est installé.

Le frugal repas ne suffit pas à lui seul à apaiser la fatigue de la journée et les personnages non encore endormis mènent un ultime combat contre la fermeture de leurs paupières.

Comme d’accoutumée, si la région est hostile, il est probable qu’un tour de garde ait été défini. Toujours est-il que la soirée finira par avoir raison de la fine équipe d’aventuriers qui s’endormira comme un seul homme.

Au beau milieu de la nuit, un des personnages se réveille pour réajuster sa couverture, la traitresse ayant lâchement abandonné la protection rapprochée des pieds du PJ ! Des bruits de voix attirent alors son attention… Une voix familière… Il s’agit en effet d’un des autres personnages du groupe… Des paroles hachées, qui peuvent également interpeler le personnage de garde s’il y en a un (de même qu’il pourrait aussi être le seul à les entendre).

Quelques options amusantes à développer à ce stade :

1/ Le bavard nocturne cause simplement en dormant… mais que révèle-t-il ? Quelle cachotterie peut-il mettre à jour ? Quel quiproquo ses paroles peuvent-elle engendrer ? Un voleur pourrait exprimer par bribe son état d’âme lors d’un récent larcin effectué au détriment de l’équipe « Et ça ? c’est pour qui ?… c’est pour moi ! » … « … doivent pas me voir ! » … « …véritable trésor… »
2/ C’est un lutin dissimulé dans les buissons qui s’amuse à bouger les lèvres du bavard nocturne et à imiter sa voix ! Difficile de le repérer vu que l’attention est portée sur celui qui parle… Que lui fait-il dire ?! Des bêtises, des choses pour semer la dissension dans le groupe… des éléments pour que le groupe s’intéresse à tel ou tel chose qui préoccupe justement le lutin… un moyen de les attirer vers une nouvelle aventure ?
3/ Le bavard nocturne est possédé… L’esprit qui le hante a baissé sa vigilance et le possédé en profite pour lancer un appel au secours plus ou moins clair… Peut-être même que sa voix n’a pas tout à fait les mêmes intonations, la même tessiture ? Dans tous les cas, cet événement devrait attiser la vigilance des aventuriers.
4/ Dans la journée, une importante décision a été prise. Le bavard nocturne désapprouvait la décision prise, l’orientation que –lui– proposait était tout autre. Peut-être était-elle meilleure ? Le bavardage nocturne est un excellent moyen de faire de nouveau réfléchir les PJs à cette idée sans être trop directif.

N’hésitez pas à me laisser un commentaire si vous avez d’autres idées ou tout simplement pour me dire ce que vous en pensez.

Nyogtha – inspiration libre –

La pierre de soleil

 

Ce serait grâce à cette pierre de soleil citée dans les légendes que les navigateurs vikings auraient mené leurs drakkars jusqu’en Amérique en l’An 1000, bien avant que la boussole ne soit inventée.

Deux chercheurs Bretons auraient identifié depuis peu la mystérieuse pierre de soleil ! Il s’agirait d’un « spath islandais », un cristal transparent aussi connu sous le nom de « cristal de calcite », pierre abondante en Islande. La particularité de ce cristal est qu’on voit double quand on regarde à travers… La moindre luminosité est ainsi « dépolarisée », apparaissant en double sous la forme de deux zones de lumière de même surface. Ce filtrage varie selon comment on oriente la pierre et, lorsque les deux zones de lumières perçues à travers le cristal sont de même contraste c’est qu’on est en direction du soleil ! Le plus étonnant est que le procédé marche d’autant mieux qu’il fait sombre car cela renforce encore les contrastes ; il est alors plus facile de localiser la position du soleil et donc de s’orienter en conséquence.

D’après les chercheurs, ce compas optique a pu être utilisé jusqu’à la découverte de la boussole au 13ème siècle. Il se peut même que la pierre ait pu concurrencer la boussole sur les bateaux lourdement équipés en canons métalliques dont la présence perturbait le compas magnétique !

Et le jeu de rôle dans tout ça ?!

L’idée m’est venue au sortir d’une partie très récente dans l’univers de l’Archipel des dents du serpent (merci Befa !). Nous étions coincés dans « Freeport » au beau milieu de ces Archipels, composés d’îles qui dérivent à la surface de l’océan selon des trajectoires plus ou moins imprévisibles… Et là, nous avons trouvé de beaux et grands bateaux avec des cargaisons pour certaines plutôt mystérieuses. Certains navires venant de fort loin,  le seul talent des capitaines, aiguisé d’une solide connaissance maritime, suffit-il vraiment pour leur permettre de naviguer sans trop de heurts dans ces eaux changeantes ?

Quel est donc le secret du capitaine Orque « Scarbelli » ? Beaucoup plus rusé que de coutume pour un orque, s’il brave les eaux inconnues vers de lointaines contrées… c’est en toute conscience et le risque est calculé. D’où détient-il cette pierre de soleil ? Comment a-t-il appris à s’en servir ? Il est probable que l’équipage n’est pas au courant alors de quel stratagème use-t-il pour utiliser la pierre sans que personne ne comprenne ? Où cache-t-il la pierre ? Sur lui ?

Nyogtha