[Source de l’extrait : Pierre Bordage – « Les guerrier du Silence » / Tétralogie éditée chez L’Atalante ]
Les « Croix-de-Feu », châtiment réservé aux hérétiques par l’église de Kreuz, font frémir…
[…] « Le corps nu, écartelé par les projections d’air compressé, appartenait à une femme. L’indicible souffrance qui se lisait sur ses traits déformés flétrissait sa beauté originelle. Par endroits, des cloques et des plaies vives se formaient sur son épiderme écarlate. De sa bouche aux lèvres déchirées suintait un liquide visqueux et rosâtre. L’intérieur de ses cuisses était presque noir : les humeurs et le sang qui avaient coulé de la blessure de son bas ventre s’étaient durcis, coagulés et incrustés sur sa peau tendre. Ses cheveux s’en allaient par poignées et découvraient peu à peu son crâne bosselé. En bas de la roue, des lettres holographiques dorées flottaient sur un écran-bulle. Le texte avait été rédigé en deux langues, marquinatin et nafle : La Croix-de-feu à combustion lente de l’église de Kreuz sera le châtiment réservé à ceux qui enfreindront la Loi Divine Unique ou les commandements transmis par les Saints Missionnaires… […] Les yeux de la suppliciée se posèrent sur Tixu. Il eût l’impression qu’ils l’imploraient de faire cesser son martyre, ne fût-ce que quelques secondes. »