Le parchemin de Nyogtha

Aides de jeu, partage d'idées et scénarios sur le jeu de rôle dans un univers médiéval fantastique

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Category : Morceaux choisis

Objet : les croix-de-feu

[Source de l’extrait : Pierre Bordage  –  « Les guerrier du Silence » /  Tétralogie éditée chez L’Atalante  ]

Les « Croix-de-Feu », châtiment réservé aux hérétiques par l’église de Kreuz, font frémir… 

[…] « Le corps nu, écartelé par les projections d’air compressé, appartenait à une femme. L’indicible souffrance qui se lisait sur ses traits déformés flétrissait sa beauté originelle. Par endroits, des cloques et des plaies vives se formaient sur son épiderme écarlate. De sa bouche aux lèvres déchirées suintait un liquide visqueux et rosâtre. L’intérieur de ses cuisses était presque noir : les humeurs et le sang qui avaient coulé de la blessure de son bas ventre s’étaient durcis, coagulés et incrustés sur sa peau tendre. Ses cheveux s’en allaient par poignées et découvraient peu à peu son crâne bosselé. En bas de la roue, des lettres holographiques dorées flottaient sur un écran-bulle. Le texte avait été rédigé en deux langues, marquinatin et nafle : La Croix-de-feu à combustion lente de l’église de Kreuz sera le châtiment réservé à ceux qui enfreindront la Loi Divine Unique ou les commandements transmis par les Saints Missionnaires… […] Les yeux de la suppliciée se posèrent sur Tixu. Il eût l’impression qu’ils l’imploraient de faire cesser son martyre, ne fût-ce que quelques secondes. »

Créature : momie

[Source : Lin Carter – Nouvelle « Le Gardien de la Flamme Emeraude » traduite par Jacques Corday / « Héroic Fantasy 2 » / Presses Pocket ]

Une momie est un adversaire plus terrible qu’on le pense :

C’est alors qu’une main osseuse, pareille à une serre, se referma sur sa cheville avec toute la force d’une mâchoire d’acier .

[…] La main ressemblait aux griffes d’un aigle; et il n’en restait pas grand chose de plus qu’un os nu recouvert d’une peau jaunie et desséchée comme du parchemin sous laquelle couraient des tendons durcis. C’était la main d’une chose morte depuis longtemps… qui s’accrochait à sa cheville avec une vigueur et une tenacité incroyables.

[…] Une chair desséchée pendait par lambeaux d’un os brunâtre, mais la chose était pourtant vivante.
Le reste de la momie apparut bientôt, objet d’épouvante au visage brun et osseux aussi décharné que celui d’une tête de mort et au front duquel s’accrochaient encore quelques débris de chair jaunâtre. Les orbites étaient profondes comme un abîme de ténèbres mais il y brillait des yeux où dansait une flamme glacée de haine. Thongor pouvait voir que les globes occulaires ne ressemblaient plus qu’à des billes de mucus jaunies dans lesquelles une vigueur et une intelligence désincarnées, inhumaines, continuaient de se refléter.
Thongor leva son épée et l’abattit sur le bras décharné, mais il était aussi dur que du cuir demeuré longtemps au soleil et, bien que Sarkozan ait sectionné un fragment de chair fmétrie, le coup sembla inutile. […]
Et déjà sa cheville s’engourdissait sous la pression de cette serre décharnée. […]
Les mâchoires squelettiques du sorcier béaient dans un hurlement de rage silencieuse. Les serres se nouèrent convulsivement sur la botte vide. Thongor comprit alors la férocité et la force démoniaque de celui qui avait déchiqueté ses hommes, car dans sa fureur démente les griffes de la momie s’étaient mises à déchirer en lambeaux le cuir de sa botte !
Le choc causé par une lame aussi tranchante aurait eu raison de n’importe quel homme vivant. Des côtes décharnées, sur lesquelles se tendait une peau semblable à du cuir, s’enfoncèrent en craquant sous le choc. La momie tituba mais ne parut pas souffir le moins du monde du coup terrible qui lui avait été porté.
L’épée s’abattit à nouveau sur l’avant-bras de la créature, faisant voler l’os en éclats et fracassant le poignet. Ce coup qui aurait obligé tout guerrier à cesser le combat n’affecta nullement le cadavre vivant.
[…] Les griffes de la momie s’enfoncèrent dans sa gorge et il sentit son corps s’engourdir progressivement tandis que sa peau frissonnait au contact de la chair fanée de cadavre.
[…] Les mâchoires décharnées s’ouvraient en silence et il pouvait sentir l’haleine fétide qui filtrait entre les dents noircies.
Il se débattit avec l’énergie du désespoir […] »

Thongor le Lémurien s’en sort-il ?

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Lieu : Delphaeus, ville légendaire

[Source de l’extrait :  David Eddings  –  « Ceux-qui-brillent » / Collection « Rendez-vous ailleurs » / Edition Pocket  ]

On aimerait tant visiter cette ville légendaire nommée Delphaeus : 

« Il y avait une vallée, tout en bas. Une vallée ronde, pareille à une sorte de puits, comme souvent dans les montagnes. Des arbres sombres couvraient les pentes. Au fond, des maisons aux fenêtres éclairées par des chandelles étaient serrées les unes contre les autres. Des panaches de fumée bleu pâle montaient tout droit dans l’air du soir. Le fait qu’une ville de taille significative soit nichée dans ces montagnes inaccessibles était déjà une surprise, mais ce n’était pas le plus étonnant.

Au centre de la vallée, il y avait un petit lac. Ce ne sont pas les lacs qui manquent dans les montagnes. A la fonte des neiges, l’eau ruisselle dans les vallées et les bassins, s’accumule dans les endroits en contrebas. Sa présence n’avait donc rien de surprenant. Ce qui les stupéfiait et éveillait en eux une peur vestigielle, superstitieuse, et leur donnait la chair de poule, c’est que le lac brillait dans le crépuscule. Il ne luisait pas de la lueur verdâtre, malsaine, provoquée par la décomposition des matières végétales; il émetait une lumière blanche, claire, régulière. Le lac étincelait comme une lune perdue, répondant à la lumière de sa soeur nouvellement levée qui brillait au-dessus d’eux sur l’horizon, à l’est.
– Voici Delphaeus, dit simplement Xanetia…
[…]
Il n’y avait pas, à Delphaeus, de séparations entre les maisons. Celles du pourtour étaient tournées vers l’intérieur et présentaient au monde extérieur une façade arrière aveugle.[…] Une odeur de foin coupé planait dans l’air. Les rues étroites et tortueuses traversaient souvent les bâtiments proprement dits, passaient sous de lourdes arches, empruntaient des couloirs voûtés et ressortaient de l’autre côté.[…] Delphaeus n’était qu’un immense bâtiment, et ce qu’ailleurs on aurait appelé des rues étaient ici des couloirs à l’air libre. »