Le parchemin de Nyogtha

Aides de jeu, partage d'idées et scénarios sur le jeu de rôle dans un univers médiéval fantastique

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Posts Tagged ‘Ambiance de jeu’

Les démons – partie 3

La promesse de l’âme dans un pacte  démoniaque… comment le jouer ?

Quelle influence ce pacte peut-il avoir sur la vie du perso ?

Tout d’abord, il est entendu que l’âme est à jamais perdue. Le sujet est maudit même s’il n’en est pas conscient. Son sommeil est souvent perturbé, tout d’abord par des cauchemars anodins puis par des visions d’horreur… Il va peu à peu perdre le goût de certains plaisirs simples (l’odeur de la rosée du matin, la beauté d’un coucher de soleil, …) et commencer à apprécier l’obscurité, l’odeur des champs de bataille, de la charogne…etc. Son interprétation des sentiments et des comportements des êtres qui l’entourent va se fausser progressivement : à terme il confondra rond de jambe et amitié, franchise et agression, discrétion à son égard et coup bas, …etc. Il s’est frotté au MAL et la fin de sa vie va alors s’accélérer… Le sujet mourra d’une mort « naturelle » au bout d’un nombre d’années que vous déterminerez par avance. Ce nombre d’années peut résulter d’un simple calcul (= à la constitution par exemple).

Comment expliquer cette dégénérescence ?

L’âme est corrompue mais préservée pour nourrir le Démon… C’est l’enveloppe physique du pactisant qui encaisse les dégradations dans un premier temps ! Il y a certes le cas d’un pacte visant à acquérir la beauté éternelle par exemple… et bien, dans ce cas, le PJ se verra toujours tel qu’il est réellement, seuls les autres auront une vision idéalisée.

Rien n’empêche le sujet de mourir avant cette date si l’occasion se présente… pour le plus grand bonheur du Démon, bien sûr.
Si le sujet doit mener une lutte comtre des êtres de nature démoniaque, les êtres concernés sentiront l’aura fort appétissante qui se dégage du sujet… Le pauvre pactisant sera la cible favorite de leurs attaques (vous pouvez même attribuer des bonus aux actions contre le PJ).

Le poids d’un pacte ne doit pas être facile à porter…


Et si l’image matérielle terrestre d’un démon est détruite ?

Comme nous l’avons vu, un démon peut être appelé physiquement sur notre plan. Cette invocation est réalisable de plusieurs manières (invocation hasardeuse sans le nom du démon, invocation nominative et précise d’un démon…).

L’image d’un Démon sur Terre est comparable à l’ombre que projette notre propre corps sur le sol lorsqu’il est exposé à de la lumière. L’invocation d’un Démon sur Terre n’est rien d’autre qu’une projection de son corps sur le plan terrestre. Ce n’est donc pas le vrai corps du Démon qui se matérialise sur notre plan mais son « ombre ». Une ombre nettement plus réelle que ne l’est la nôtre sur le sol… Une ombre si importante pour le Démon qu’il consacre une partie de sa puissance à la rendre aussi réelle que possible. Une ombre si réelle qu’elle peut être détruite.

Attention : un Démon ne peut vraiment mourir que sur son propre plan d’existence (le plan Abyssal). La mort d’un Démon sur notre plan n’est autre que la mort de son ombre. La destruction de cette ombre peut être le résultat d’un affrontement physique (combat à mort) ou magique (rituel de désinvocation, lutte de pouvoir…etc).

La perte de son ombre est extrêmement douloureuse pour un Démon. Ce dernier est véritablement meurtri dans sa chair… D’aucuns penseront qu’il est tranquille, qu’il ne peut plus être invoqué… certes, mais il lui manque une grosse partie de son essence, cette partie même qui lui laisse à penser que son pouvoir est sans frontière. Cette partie dont il est si fier car elle est tant convoitée par les adeptes de la magie. Les Démons sont des êtres complexes, plein d’excès et de contradictions. Sur le plan Abyssal, il est humiliant de se promener sans son ombre, c’est la marque de la présence du Démon sur tous les plans. Ne pas avoir d’ombre est révélateur d’un échec : un humain a eu le dessus.

Qu’en est-il de l’ombre détruite ?

Tout d’abord, il faut savoir qu’il est impossible d’invoquer un Démon dont l’ombre vient juste d’être détruite.

Je dis « viens juste » et c’est important : le Démon humilié tente au plus vite de reconstruire son ombre. C’est ainsi qu’il consacre la plus grosse partie de son énergie à reconstruire cette ombre disparue. Au départ, cette ombre n’a aucune forme, elle n’est qu’essence du mal, informelle, nuageuse…. un voile noirâtre et distordu, tissé de filaments gris et noirs. Le Démon ne pourra donner une forme à son ombre qu’à partir du moment où l’essence maléfique sera complète. Dès lors que les fils seront tous présents, le Démon pourra appliquer son esprit à les tisser pour dresser la forme. Ainsi, les fils donneront vie à l’ombre.

Durant toute la phase où tous les fils ne sont pas encore présents, le Démon n’est pas invocable nominativement… par contre, un mage malchanceux (très malchanceux même !) pourrait invoquer sans le vouloir une ombre non finalisée. Il se retrouverait en face d’une entité démoniaque incontrôlable, plus ou moins puissante, selon le stade d’avancement de la reconstruction. Cette ombre sortirait irrémédiablement du pentacle (invocation physique) pour s’attaquer au Mage où à tout être vivant dans les parages (lutte de pouvoir à pouvoir – Mort ou Séquelles graves probables en cas d’échec –> folie, traumatismes, phobies multiples…). Après l’affrontement l’ombre retournera d’elle même vers le Démon.

Il semble tout de même que certains démonistes aient trouvé un moyen d’invoquer ce type d’ombre afin de l’emprisonner ensuite dans un réceptacle magique (arme , pendentif…). Inutile de dire que les Maîtres de cet Art sont rarissimes étant donné qu’il requiert tout à la fois la maîtrise parfaite de la Démonologie, des techniques d’enchantement et de l’artisanat concerné pour le réceptacle.

Un Démon sans ombre se terre à jamais sur le plan Abyssal… sa haine est sans limite. L’objet magique sera doté d’une intelligence élevée avec une très forte tendance chaotique. Le but du Démon sera alors de prendre l’ascendant sur le possesseur de l’objet afin de le conduire à détruire l’objet… mais… ceci est une autre histoire !

Et encore, me direz-vous ?

Ma démarche s’intéresse plus au côté invocation qui, à ma connaissance, n’a pas été beaucoup abordé dans les règles et backgrounds des jeux de rôle mediéval fantastiques. Je n’ai donc pas cherché à développer ce que l’on peut faire ensuite avec le Démon, les contraintes de cette périlleuse collaboration forcée si vous voyez ce que je veux dire ! Peut-être que je me lancerai un de ces jours dans la rédaction d’aides sur le sujet… Faut-il qu’il y ait une demande…? Mon objectif est toujours d’essayer d’apporter du neuf, du personnel, à vous tous qui partagez avec moi cette passion commune du JDR. J’espère que cette pierre en plus à l’édifice roliste vous insufflera tout un tas d’idées !

Une dernière chose : en admettant que l’environnement extérieur n’amène pas le Mage à rompre sa concentration, que ce dernier parvienne à ses fins en manipulant un Démon et que le Démon retourne rôtir dans ses enfers après sa tâche effectuée…
Le mage subira tout de même un puissant choc psychologique à l’occasion de cette expérience et chaque fois qu’il verra ce Démon là ou un autre…. A vous de voir comment vous matérialisez cela au sein du jeu. On songe bien sûr à établir un score de santé mentale (ah… Stormbringer !) mais ce peut être un simple jet sous une caractéristique telle que la Sagesse avec, pour conséquence d’un jet raté, l’attribution d’une phobie – psychose – manie – peur quelconque… On ne joue jamais impunément avec le MAL… Difformités physiques, troubles mentaux, accès de folie… sont d’autant plus courants qu’on fricote du mauvais côté du miroir. On comprend ainsi que les Démonistes soient si discrèts et se terrent dans de sombres donjons. Il arrive un stade où leur seule apparence abjecte les trahit.

Cette vision est certes plutôt manichéenne mais elle s’intègre bien au jeu de rôle. Pour que les forces s’équilibrent, il faut savoir donner mais aussi prendre.

Nyogtha – Inspiration libre

Voleur :  dur à jouer sans laisser de traces !

 

 

Par nature individualiste, le voleur est sans cesse tiraillé entre deux tendances : rester dans le droit chemin, pour faire corps avec ses amis, sans risquer de compromettre le bon déroulement d’une aventure ou exercer ses talents dès que possible, au risque de mettre tout le monde dans une terrible panade, de créer des dissensions entre joueurs, …

Le « droit chemin » facilite les choses pour tout le monde… Nombre de MJ craignent le personnage du voleur pour les situations complexes qu’il peut engendrer, en bouleversant parfois complètement la trame du scénario. Il faut alors tout mettre en oeuvre : recueil de témoignage, justice, emprisonnement, exécution (sic), gestion des autres joueurs…etc. Tant de choses qui dépendent pour beaucoup de la faculté d’improvisation du Meneur de Jeu. Ainsi, on comprend aisément qu’un voleur calme et rangé, cantonné dans un rôle d’éclaireur discret et de talentueux serrurier, arrange tout le monde ! Mais, n’est-ce pas ô combien réducteur pour ce merveilleux personnage plein de surprises ?

Le « voleur actif », pur et dur, joue pleinement son rôle : on retrouve l’individualiste que l’on connaît. Peu lui importe le sort des autres pourvu que sa bourse s’arrondisse.  Primo, c’est un personnage très difficile à gérer pour le MJ qui doit orchestrer au mieux la discrétion des actions et communiquer sur les opportunités qui s’offrent… Secondo, la cohabitation avec d’autres joueurs peut s’avérer malaisée, enfin… s’ils lisent clairement dans le jeu du voleur ! Il est clair qu’un voleur « trop » actif prend le risque de ne pas survivre longtemps … tant dans les scénarios qu’au sein d’une équipe soudée.La solution est un savant mélange dont vous seul trouverez le dosage en fonction de vos amis joueurs et de votre Meneur de Jeu favori.

Rappelez-vous toujours qu’avec le voleur, rien n’est ni noir ni blanc… tout est gris! Tout est histoire de compromis, un voleur cédera volontiers sur un point s’il peut gagner plus sur un autre, non ? Rappelez-vous aussi qu’un voleur trop actif et franc-tireur attirera sur lui le courroux de la Guilde locale, des Autorités… etc. Il se doit donc d’être discret et d’avoir une bonne «couverture». Intégrer une équipe d’aventuriers est une bonne solution, cela permet notamment de s’éloigner un peu du lieu de ses méfaits, histoire de se faire oublier.

 

Une idée originale pour concilier rôle playing et discrétion ?

Je crois que le voleur et le MJ doivent créer une véritable complicité. Non pas que le MJ doive privilégier le personnage du voleur… mais seule une collaboration entre eux est à même de garantir la discrétion et l’efficacité du voleur.

Je m’explique :

Un vrai voleur ne se privera jamais d’une belle bourse bien pleine.
Un Meneur de Jeu prévoyant aura pris la peine, avant tout scénario, d’exposer en détail au voleur les risques encourus, les sanctions en vigueur pour tel ou tel délit…etc.

Le voleur, quant à lui, prendra soin de bien décrire par avance au MJ ses cibles favorites, le contexte idéal à ses yeux pour réaliser ses méfaits…afin que le MD le prévienne lorsqu’une opportunité se présente. A la manière des voleurs qui communiquent entre eux à l’aide d’un langage secret, le MD et le voleur détermineront ensemble une espèce de code secret pour signaler tel ou tel fait. Cela peut aller d’une banale phrase du type « Je sens que la chance revient !! » à une simple gestuelle comme s’amuser avec une pièce de monnaie pour signifier, par exemple, que le voleur cherche une victime. Essayez, vous verrez ! Ca rajoute du piment au jeu et ce secret préservé le sera au plus grand plaisir du voleur ! Cette discrétion va plus loin car elle évite aussi les conflits au sein même d’une équipe de joueurs… ainsi, les yeux chastes ne seront pas offensés par les basses actions du voleur qu’ils détectaient ô combien facilement lorsqu’il voyait l’oiseau rare passer ses petits papiers au MJ !

Et si l’on causait équipement ?

Les outils qui constituent l’équipement du voleur ne sont pas simples à acquérir. Tout comme on ne s’improvise pas voleur, on ne naît pas avec ses outils non plus !

La recherche des outils est aussi importante pour un voleur que la quête d’une arme pour un guerrier. L’avez-vous déjà ressenti ou comme moi, avez-vous plutôt toujours vu les voleurs démarrer tout équipé (un peu comme le dernier véhicule à la mode avec toutes les options) ?

Ah…j’oubliais… on parle des outils de voleur comme d’un TOUT. Cette vision simplificatrice nuit au réalisme et occulte le plaisir qui peut découler de l’utilisation ou de la découverte des précieux outils.

D’aucun vous diront :  » Je dissimule mes outils de voleur dans ma botte gauche » … c’est cela, oui… et il chausse du combien le monsieur ?? du 72 ??? Restons sérieux et rappelons nous un instant les serrures de l’époque, les clés de l’époque et l’outillage en vigueur. Je suis favorable à l’apport du fantastique dans les scénarios mais gardons bien à l’esprit que l’outillage du voleur est un minimum volumineux. Il nécessite une bonne trousse ou un trousseau digne de ce nom et chaque artiste pourra tenter de personnaliser ses propres outils ainsi que d’en réduire le nombre pour s’alléger.

Parmi les autres outils, on distinguera les outils génériques, simples à se procurer, et les outils spéciaux, faits sur mesure et difficiles à trouver (sauf dans une guilde).

Avec mon ami Jacko, nous avons tenté de dresser une liste de quelques outils, agrémentée de commentaires et de dessins que vous pourrez reprendre à loisir. Cette liste, accessible via les liens ci-dessus,  n’est nullement exhaustive et ne demande qu’à s’aggrandir… Dites moi donc ce que vous en pensez et mieux encore, partageons nos idées ! La rubrique n’en deviendra que plus intéressante aux yeux de tous.

Nyogtha

Objet : les croix-de-feu

[Source de l’extrait : Pierre Bordage  –  « Les guerrier du Silence » /  Tétralogie éditée chez L’Atalante  ]

Les « Croix-de-Feu », châtiment réservé aux hérétiques par l’église de Kreuz, font frémir… 

[…] « Le corps nu, écartelé par les projections d’air compressé, appartenait à une femme. L’indicible souffrance qui se lisait sur ses traits déformés flétrissait sa beauté originelle. Par endroits, des cloques et des plaies vives se formaient sur son épiderme écarlate. De sa bouche aux lèvres déchirées suintait un liquide visqueux et rosâtre. L’intérieur de ses cuisses était presque noir : les humeurs et le sang qui avaient coulé de la blessure de son bas ventre s’étaient durcis, coagulés et incrustés sur sa peau tendre. Ses cheveux s’en allaient par poignées et découvraient peu à peu son crâne bosselé. En bas de la roue, des lettres holographiques dorées flottaient sur un écran-bulle. Le texte avait été rédigé en deux langues, marquinatin et nafle : La Croix-de-feu à combustion lente de l’église de Kreuz sera le châtiment réservé à ceux qui enfreindront la Loi Divine Unique ou les commandements transmis par les Saints Missionnaires… […] Les yeux de la suppliciée se posèrent sur Tixu. Il eût l’impression qu’ils l’imploraient de faire cesser son martyre, ne fût-ce que quelques secondes. »