Le parchemin de Nyogtha

Aides de jeu, partage d'idées et scénarios sur le jeu de rôle dans un univers médiéval fantastique

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Recette de la sauce au raisin noir

 Avant-propos :

Très présentes au moyen-âge, les sauces sont épicées, acides, peu grasses (contrairement aux idées reçues) et la  plupart du temps associées à une couleur distinctive. Le salé – sucré n’est pas encore en vogue !

Quand la noblesse cuisine en sauce, chez les petites gens, c’est plutôt pâtés et tourtes.

La sauce au raisin noir accompagnera parfaitement les volailles, qu’elles soient rôties ou en cocotte.

Ingrédients :

1 belle tranche de pain sec (type « pain de campagne »)

10 cl de verjus (jus de raisin vert, peut être remplacé par un mélange de vinaigre de cidre et d’eau)
1 kg de raisin rouge (éventuellement 75 cl de jus de raisin)
3 pincées de gingembre en poudre
3 pincées de cannelle en poudre
1 pincée de cardamome
1 pincée de poivre
Sel

Écrasez les grains de raisin (dans un moulin à légume par exemple). Ajoutez y le verjus et mélangez.

Filtrez le tout en utilisant un linge finement aéré (de la gaze par exemple).

Disposez la tranche de pain dans une plat creux et l’arroser du mélange jus de raisin/verjus sans toutefois « noyer » le pain. Laissez imbiber quelques minutes puis écrasez le pain entre vos doigts en le lissant au mieux. Versez ensuite progressivement dans le plat le reste du jus de raisin/verjus. Saupoudrez y les différentes épices puis salez en mélangeant bien.

Réduire sur feu doux pendant une trentaine de minutes sans cesser de remuer la sauce. Veillez bien à ce que le pain n’accroche pas au fond de la casserole. Assurez-vous que l’assaisonnement est à votre goût.

Nyogtha

La version originale tout d’abord, extraite du Viandier de Taillevent (15ème siècle) :

« Pour faire une pinte d’ypocras, il faut troys treseaux synamome fine et pares, ung tresseau de mesche ou deux qui veult, demy tresseau de girofle et graine, de sucre fin six onces ; et mettés en pouldre, et la fault mettre en ung couleur avec le vin, et le pot dessoubz, et le passés tant soit coulé, et tant plus est passé mieux vault, mais que il ne soit pas esventé.«  

Pas facile à comprendre à l’état brut, hein ? Voici la recette en clair :

Broyez 10 clous de girofle, 10 gousses de cardamome, 30 g de cannelle. Mélangez avec 60 g de gingembre rapé.

Disposez le tout dans une fine toile que vous nouez fortement.

Versez le contenu d’une bouteille de vin rouge (du bourgogne) dans un récipient avec les épices dans le sac de toile.

Ajoutez 100 g de sucre environ. Couvrez et laissez macérer au moins 3 Heures.  Avec une macération plus longue (attention à ne pas éventer le vin toutefois…), les aromes seront bien sûr plus prononcés. 

     Une fois la macération terminée, retirer le sac d’épices.

     Filtrer le vin jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de dépôts…

     Dégustez le nectar sans abuser   😉

Petit conseil pratique : évitez de dépasser les 3h de macération, ce sera déjà très goûté. Nous ne sommes guère habitués à ce genre de boisson… En bouche, c’est une véritable explosion de saveurs !

Nyogtha

 

 

 

 

 

 

Au menu de la rubrique !

Sachez tout d’abord que les ouvrages abordant ce qui      entretien la vie ou ce qui a trait aux vivres, sont  dénommés « viandiers ».     

Le viandier est l’ancêtre de notre actuel livre de cuisine.

Si bon nombre de viandiers furent écrits dans le plus total anonymat, certains ouvrages signés sont aujourd’hui forts célèbres.

On parle ainsi très souvent du « Viandier » de GUILLAUME TIREL alias TAILLEVENT, cuisinier des rois Philippe de Valois, Charles V et Charles VI.

Dans l’ensemble, on peut dire que la plupart des ouvrages traitant du sujet furent rédigés au XIVe et XVe siècle.

Ne vous méprenez pas sur le terme « viandier », ce n’est pas un ouvrage qui parle uniquement de viande… En fait, au Moyen-âge, on désignait plutôt la viande par le mot « chair ». A propos de chair, imaginez un peu qu’au Moyen-âge, l’église imposait de ne manger ni viande ni graisse animale les vendredi et samedi de chaque semaine… Ajoutez à cela des périodes de jeûne comme celle du carême qui démarrait 40 jours avant Pâques… et vous obtenez en gros 150 jours dans l’année où l’église interdisait de toucher à de la viande ou à ses dérivés… Même le lait était interdit, il était alors remplacé par du « lait d’amande », très digeste et permettant des liaisons extrêmement onctueuses.

Dans cette rubrique, nous allons surtout parler de la cuisine des seigneurs et de la petite noblesse. Je n’aborderai pas, tout du moins pour le moment, les repas gargantuesques qui pouvaient se dérouler à l’époque… Mettons donc de côté  les repas de noces, de banquets…etc.

Je sais… vous rêviez de rôtir à la broche un veau entier farci de volailles mais bon 😉