Le parchemin de Nyogtha

Aides de jeu, partage d'idées et scénarios sur le jeu de rôle dans un univers médiéval fantastique

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La pierre de soleil

 

Ce serait grâce à cette pierre de soleil citée dans les légendes que les navigateurs vikings auraient mené leurs drakkars jusqu’en Amérique en l’An 1000, bien avant que la boussole ne soit inventée.

Deux chercheurs Bretons auraient identifié depuis peu la mystérieuse pierre de soleil ! Il s’agirait d’un « spath islandais », un cristal transparent aussi connu sous le nom de « cristal de calcite », pierre abondante en Islande. La particularité de ce cristal est qu’on voit double quand on regarde à travers… La moindre luminosité est ainsi « dépolarisée », apparaissant en double sous la forme de deux zones de lumière de même surface. Ce filtrage varie selon comment on oriente la pierre et, lorsque les deux zones de lumières perçues à travers le cristal sont de même contraste c’est qu’on est en direction du soleil ! Le plus étonnant est que le procédé marche d’autant mieux qu’il fait sombre car cela renforce encore les contrastes ; il est alors plus facile de localiser la position du soleil et donc de s’orienter en conséquence.

D’après les chercheurs, ce compas optique a pu être utilisé jusqu’à la découverte de la boussole au 13ème siècle. Il se peut même que la pierre ait pu concurrencer la boussole sur les bateaux lourdement équipés en canons métalliques dont la présence perturbait le compas magnétique !

Et le jeu de rôle dans tout ça ?!

L’idée m’est venue au sortir d’une partie très récente dans l’univers de l’Archipel des dents du serpent (merci Befa !). Nous étions coincés dans « Freeport » au beau milieu de ces Archipels, composés d’îles qui dérivent à la surface de l’océan selon des trajectoires plus ou moins imprévisibles… Et là, nous avons trouvé de beaux et grands bateaux avec des cargaisons pour certaines plutôt mystérieuses. Certains navires venant de fort loin,  le seul talent des capitaines, aiguisé d’une solide connaissance maritime, suffit-il vraiment pour leur permettre de naviguer sans trop de heurts dans ces eaux changeantes ?

Quel est donc le secret du capitaine Orque « Scarbelli » ? Beaucoup plus rusé que de coutume pour un orque, s’il brave les eaux inconnues vers de lointaines contrées… c’est en toute conscience et le risque est calculé. D’où détient-il cette pierre de soleil ? Comment a-t-il appris à s’en servir ? Il est probable que l’équipage n’est pas au courant alors de quel stratagème use-t-il pour utiliser la pierre sans que personne ne comprenne ? Où cache-t-il la pierre ? Sur lui ?

Nyogtha
 

Le pourpre de Tyr

Comme vous allez le voir, le « pourpre des anciens », également nommé « pourpre de Tyr », nous fournit une excellente matière pour le jeu de rôle.

Le pourpre royal, une couleur souveraine :

Si le moyen âge est féru de couleurs, le rouge violacé profond qu’est le pourpre tire ses origines dans l’antiquité. Les Phéniciens furent les premiers à découvrir qu’un coquillage appelé « escargot de mer » secrétait un mucus à l’odeur d’algue qu’il était possible d’extraire pour l’utiliser ensuite en teinture. Une fois extrait, le pigment change progressivement de couleur, passant du transparent au jaune, puis du jaune au vert … au bleu… pour enfin conserver une teinte pourpre d’une profondeur inégalée.

Le nom scientifique de ce coquillage est le « Bolinus Brandaris » ; il vit en banc sur les fonds sableux de la mer méditerranée et du nord-ouest du continent Africain. Le mucus en question provient de sa glande hyperbranchiale… mais tout cela est bien technique, revenons à l’histoire !

Le pourpre royal fut sublimé par les Phéniciens, les Grecs, les Romains, … et cette suprématie durera jusqu’à la fin du moyen-âge !

La teinte était à tel point réservée à la souveraineté que Néron condamnait à mort et ordonnait la confiscation des biens de quiconque portait ou achetait cette couleur sans être empereur. La couleur des voiles de la galère de Cléopâtre n’était autre que le pourpre royal… Nos évêques et cardinaux catholiques l’arborent encore aujourd’hui…

Il existe même une expression qui traduit bien la domination de cette couleur : « Né dans le pourpre »… surnom que l’on donnait aux empereurs (byzantins) nés tandis que leur père était justement empereur… Une manière d’asseoir la légitimité d’une succession au pouvoir.

Enfin, les textes hébreux eux mêmes, avec la bible, consacrent un pouvoir mystérieux à cette couleur nommée « Tekhelet ». La seule couleur permettant ou favorisant la traversée des apparences, de la mémoire et du divin… couleur grâce à laquelle il est possible de passer du sensible à l’invisible. Symbolique matérialisée par la présence d’un fil de cette couleur dans les « tsitsit », ces franges ou tresses accrochées au coin du talith katan porté par les juifs  (le talith étant une sorte de petite cape).

Avec une histoire aussi « haute en couleur » (sourire) et sachant qu’il faut environ 8600 escargots de mer pour produire 1 g de pigment, on comprend aisément que la teinte fut l’objet de multiples contrefaçons : mélanges de colorants avec un ajout de lichen, mélange de garance et d’indigo, …

Et l’évènement alors ? 

Pas d’évènement détaillé mais plutôt des pistes basées sur ce qui est écrit plus haut :

– Les PJ peuvent découvrir une ville nouvelle qui sanctionne violemment le port de cette couleur… par malchance, l’un d’entre eux a trouvé quelques semaines avant une splendide cape qu’il est si fier de porter !

– Il faut enrayer un trafic de pourpre royal… quel procédé utilisent les trafiquants ? qui passe les commandes ? pourquoi ? pour qui ? …

– Le pourpre royal est porteur de la plus grande abstraction qui soit : passer du sensible à l’invisible. C’est l’occasion d’en faire un composant très recherché en alchimie, pour les rituels de divination ou les sorts de clairvoyance… pas toujours facile de s’en procurer légalement dans un environnement où son usage est fortement réprimandé ! D’autant que sa provenance n’est sans doute pas connue de tous… le coquillage a beau être commun, le précieux savoir, lui, ne l’est pas pour autant : un secret à découvrir ?

Vous avez d’autres idées ? N’hésitez pas à m’écrire pour les partager et contribuer à compléter cet article.

 

L’escargot tueur

Quelques infos réelles tout d’abord, puisque cet évènement sera inspiré de la vraie vie !

Beau et mortel…

Tel est le cône des eaux tropicales, considéré comme un des plus beaux coquillages du monde.

Ce magnifique escargot de mer à coquille splendide est muni d’une fine trompe (photo du milieu) qui lui sert de sarbacane pour projeter un dard sur sa proie. Le hic c’est que le dard est empoisonné ! Redoutable et souvent mortel, le poison du cône, un venin assez proche du curare, ne connaît pas d’antidote… Une victime piquée ressent une douleur insupportable au point de piqûre, la zone infectée gonfle, l’œdème s’amplifie puis cela se termine par une paralysie musculaire  et un décès du fait d’une paralysie des muscles respiratoires ! Ce terrible mollusque chasseur peut ainsi parvenir à tuer un homme en 2 heures…

Le CONUS GEOGRAPHUS (photo de droite) et le CONUS TEXTILE (photo de gauche) sont les cônes les plus dangereux.  Toutes les espèces de cônes ne sont pas dangereuses mais… dans le doute… ! Généralement, les plus dangereux sont ceux qui se nourrissent de poissons (certains autres cônes se contentent de mollusques ou de vers).

La taille du conus géographus varie entre 7.5 et 10 cm.

Un cône dispose de plusieurs dizaines de dards venimeux en réserve (un dard traverse le tissu sans problème). Du coup, mieux vaut éviter de fouiller le sable à mains nues et il est plutôt sage d’utiliser des gants épais.

Quand on doit prendre le cône en mains, il convient de la saisir par le côté le plus large en évitant de sous estimer la bestiolle : certains cônes sont véritablement combatifs !

Et l’évènement alors ? 

Deux raisons peuvent pousser à désirer ces coquillages : la beauté du coquillage, le poison du gastéropode.

Pour une utilisation dans un scénario médiéval fantastique, je penche plutôt sur le poison. Quelle guilde des assassins ne convoiterait pas un tel venin thermostable (et en plus dont aucun antidote n’est connu…), quel alchimiste ne serait pas tenté par la recherche d’un antidote à ce poison fulgurant ou à approfondir son utilisation à micro dose en tant qu’anti-douleur (dans la réalité, il faut savoir que le venin contient des éléments vraiment beaucoup plus puissants que la morphine !)…

Un PJ cherche du boulot, laissez le surprendre une conversation ou une tractation entre un alchimiste et un pêcheur :

Le pêcheur : « […] pas évident maintenant que je suis tout seul ! Il me faut un antidote au cas où je me fais piquer ! et des gants plus souples aussi … »

L’alchimiste : « Pas de problème pour les gants mon jeune ami ! Pour l’antidote, je vais devoir prendre une partie sur votre salaire… et il sera encore expérimental !« 

Le pêcheur : « Ouais ben n’empêche qu’avec une fiole de guerissage, le gros Juju s’en serait peut-être sorti…« 

L’alchimiste : « Je vous paie grassement. Hâtez-vous de trouver un nouveau compagnon plus adroit cette fois !«  … etc.

Nyogtha – Réalité et Inspiration libre