Le parchemin de Nyogtha

Aides de jeu, partage d'idées et scénarios sur le jeu de rôle dans un univers médiéval fantastique

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Posts Tagged ‘role playing’

Vous avez pris le temps de penser la magie dans le monde que vous allez faire vivre ? C’est une très bonne chose.
Voici maintenant quelques idées tirées de ma propre expérience de MJ. Je les laisse à votre réflexion et je suis preneur de vos remarques bien sûr !

Joueurs et MJ doivent travailler de concert pour que la magie reste magique et ne se réduise pas à de simples jets de dés.
Ce qui impose  un minimum de description des effets des sorts ou de la manière dont ils sont lancés. Un simple sort consistant à faire apparaître une petite boule de lumière au creux de la main du lanceur peut donner lieu à une description très fouillée : « La paume de la main tournée vers le haut, votre compagnon joint simultanément tous ses doigts. Il désserre lentement la pression en sussurrant quelques mots. Un fin lambeau de fumée ondule autour des doigts et converge vers la paume de sa main. Le Mage feint d’aspirer la volute grisâtre qui devient soudain sphère luminescente. Une sphère diaphane irradiant une lumière d’un superbe blanc, auréolé de jaune ».  Bon là, c’est bien sûr beaucoup trop littéraire, mais il faut trouver un juste milieu entre cette impossible description et « le mage balance son sort de lumière » (sic).

N’hésitez pas à agrémenter vos descriptions de sorts de divers « indices ».
Un sortilège basé sur le feu pourra démarrer par une petite odeur de grillé. Un violent bourdonnement d’oreille pourrait aussi être l’un des premiers effets d’un sort de téléportation … etc. Ne négligez aucun des sens : toucher, odorat, ouïe, goût, vue. L’intérêt pour les Mages est de leur fournir des moyens réels d’anticiper un sortilège lancé par un autre pratiquant de l’Art. On estime toujours qu’un mage d’un certain niveau est capable de deviner quel type de sort lance un de ces homologues mais ce n’est jamais concret… C’est bien souvent le MJ qui annonce au joueur qu’il se doute qu’il s’agit de tel ou tel sort mais le joueur est assez PASSIF dans cette reconnaissance, c’est dommage. Dans Pathfinder, le contre sort impose notamment de reconnaître le sort lancé, ce genre d’indices a quand même plus de charme et de mystère que de filer en direct le nom du sort, qu’en pensez-vous ? Avec un tel système, le joueur peut reconnaître un sort courant sans requérir un jet de dés (au choix du MJ selon le sort, le contexte, …etc.).

Un mage doit payer ses erreurs… 
Lorsqu’il rate vraiment un sortilège, je ne doute pas que vous saisissiez l’occasion de lui montrer ce qu’est un « retour de flamme » maison , je n’insisterai d’ailleurs pas sur ce point. Dans Pathfinder, par exemple, un jet de concentration raté  provoque la perte et l’échec du sort en cours de lancement. C’est déjà pas mal… mais de mon côté, cela va plus loin… Je considère en fait que les erreurs se cumulent dans le temps… qu’un Mage finira toujours par payer son impudence de jouer ainsi avec le grand Art. Dans ma vision des choses, le mage utilise le fluide qu’il trouve au moment où il lance son sortilège mais il est un autre fluide, le « négafluide » qui le suit partout, qui flotte près de lui… et cotoie le bon fluide. Au départ, ce « négafluide » est quasiment invisible au regard exercé du mage, mais peu à peu, au fil de ses erreurs, les amas de « négafluide » deviennent plus volumineux, jusqu’à s’agglutiner les uns aux autres pour donner une sorte de « négacréature ». Cette « négacréature » néée d’une utilisation contre nature du « fluide » va bien sûr se rebeller contre le Mage… Le joueur n’est bien sûr jamais dans la confidence et vous devriez voir vos joueurs s’inquiéter peu à peu de ce parasitage progressif de leur environnement magique. La confrontation entre le Mage et la « négacréature » est très intéressante : la victoire du Mage provoquera l’explosion du « négafluide » ; Selon la victoire du Mage, le fluide refoulé se disloquera pour partie (le joueur ne repart jamais à zéro… niark niark niark). L’échec du Mage est, lui aussi, riche de conséquences : apparition de troubles de conscience chez le sujet, certaines techniques de magie peuvent être oubliées temporairement…etc. A vous de décider. Une chose est sûre, c’est que chaque « négacréature » est plus puissante que la précédente et qu’on ne choisit jamais le moment où surgit la « négacréature »… Et j’adore l’idée sous jacente à ce principe : jeter un sort n’est jamais plus une action anodine !

Comment le mage visualise le « fluide » magique ?
Vous l’aurez surement deviné, j’accorde beaucoup d’importance à la vision qu’à le Mage de la MagieSur ce point, je m’inspire de l’oeuvre de Zelazny (« L’enfant tombé de nulle part » puis « Franc-sorcier »). Le Mage a un don qui lui permet de voir l’énergie, les énergies, le fluide …etc qui nous entourent. Dans « Franc-sorcier », le Mage visualise le fluide sous forme de fils de couleurs (le « négafluide » serait alors un fil de couleur tâché, plus pale au départ et de plus en plus gris…). Les fils habilement manipulés constituent les sortilèges et enchantements… Un autre mage pourra avoir une vision faite de petites sphères de couleur ou encore de tâches irrégulières de couleur… Tout est envisageable / personnalisable. Le plus intéressant dans cette approche c’est qu’on peut définir une sorte de code des couleurs qui -lui- serait standard. Je vous laisse y réfléchir car il faudra l’adapter à votre système de jeu… L’autre grand intérêt du système c’est que cela permet au mage – sous réserve d’une bonne concentration bien sûr – de visualiser les sortilèges présents, en particulier les enchantements. Là encore je privilégie le joueur ACTIF. Un exemple sera sans doute plus parlant : imaginez un mage essayant d’ouvrir un coffret dont il se méfie par intuition… Il se concentre sur le lieu où il se trouve et plus précisément sur l’objet convoité… Le lieu est normalement dense en fluide, assez pour lancer la plupart des enchantements courants hormis peut être ceux basés sur l’eau car il ne visualise pas la plus infime nuance de bleu… Le coffret est littéralement entouré de fluide, les tâches agglutinées forment un véritable patchwork de couleurs autour de la précieuse boîte… Du jaune, du vert et surtout beaucoup de rouge… oui… vraiment beaucoup de rouge… C’est le fluide le plus utilisé pour les sorts basés sur le feu. Le vert est employé dans tous les sortilèges de protection, il implique la force, la résistance, la poussée… et bien d’autres choses encore. Le jaune est employé dans les sortilèges de contrôle, de maîtrise de l’esprit et du corps, de résistance physique… L’assemblage manque de précision, les fluides ne sont pas parfaitement liés, il aurait pu lui même bâtir ce sortilège… Cela donne lieu à une belle réflexion chez le Mage, non ?
Il peut de manière ACTIVE, essayer de deviner ce qui l’attend sans jet de dés, de par son expérienceIl peut ensuite essayer de contrer le sortilège actif en connaissance de cause. Les techniques et formes de magie décritent dans l’excellent jeu de rôle « Ars Magica » sont une excellente base pour définir un code de couleurs. Rappelez-vous toutefois de ne pas tout dévoiler d’emblée au joueur, gardez le mystère… un mystère que seule sa propre expérience saura dévoiler. Il faut tenter de préserver l’instinct du joueur, rien ne doit toujours être certain… toujours et jamais doivent être tous deux bannis.

Une des difficultés de tous les systèmes de magie est très certainement l’acquisition des sorts
Personnellement, j’aime beaucoup le système qui définit qu’un sortilège connu l’est définitivement. Inutile donc de le réapprendre…
Par contre, les chances de réussite dans le lancement du sortilège dépendent étroitement de l’expérience acquise dans l’utilisation de ce sort ! Le système n’est pas si lourd qu’il y paraît : chaque sort est doté d’un pourcentage de réussite qui évolue en fonction des réussites du Mage. C’est exactement le même système de progression que pour les armes d’un guerrier dans des systèmes de jeu comme Hawkmoon, Stormbringer, etc.

Au delà des sorts connus, il est bien évident qu’il est intéressant de permettre une certaine magie plus intuitive. Je n’insisterai pas sur tout cela… Je dirais simplement qu’il faut bien surveiller et canaliser la puissance de la magie spontanée ou intuitive. Ars Magica, derrière des règles géniales, démontre bien toute la puissance des Mages et par là même, l’excès de puissance de ces derniers.

Actuellement, je repars sur les règles de Pathfinder qui ne me conviennent pas sur ce point. Ce sont celles de D&D et d’AD&D mais bon… je verrai ultérieurement si je change certaines choses ou pas. Elles sont trop rigides, trop caricaturales à mon sens.

De la nécessité d’avoir des composantes de sorts…
La recherche des composantes donne lieu à d’intéressantes quêtes, cela limite aussi certains sortilèges qui peuvent s’avérer trop puissants… En définitif, je crois que les composantes sont surtout importantes dans les sorts d’ « enchantement ». Leur qualité est même primordiale. Si vous optez pour un système de sorts avec composantes, prenez toutefois garde à ne pas trop alourdir le jeu. Je doute sincèrement de l’efficacité d’un Mage devant brandir poudre de vermeil, plume de paon et morceau de charbon afin de lancer, en plein combat, son sortilège de « Poussée violente » ! Mon conseil serait donc de panacher les sorts AVEC et SANS composante selon l’usage même du sort, ou peut être de maximiser les sorts avec des focalisateurs qui ne sont donc pas détruits.

Amusez-vous bien et n’hésitez pas à m’écrire une bafouille en commentaire !
Nyogtha

Voici quelques mises en situation, inspirées de la réalité et directement exploitable dans vos aventures. Chacune d’elles présente un contexte et l’idée corrélée à exploiter dans le cadre du role playing.  Le joueur pourra ainsi reprendre intuitivement certains éléments à son compte dans les parties à venir et cultiver plus avant le sujet si le coeur lui en dit ! Au final, le joueur sera heureux de jouer un personnage dont les actions seront remarquées.

Contexte : ramassage du bois pour le feu, découverte d’un curieux morceau de bois…
Idée : ce morceau de bois rongé n’est autre qu’un morceau de bois de cerf ou de daim… Bon nombre d’animaux le rongent car il renferme des sels minéraux. De fait, il est très rare d’en trouver qui soient intacts.
 
Contexte : les personnages se baignent en rivière, non loin de la berge, une multitude de coquillages brisés reposent sur une pierre plate de couleur grise.
Idée : curieux ? Non, ce n’est rien d’autre que la forge de la grive musicienne… c’est d’ailleurs son cri caractéristique que l’on entend depuis quelques minutes !
 
Contexte : Les personnages se frayent un chemin à travers les broussailles lorsque l’un d’entre eux découvre un petit champignon coincé sur une branche à plusieurs centimètres du sol…
Idée  : Serait-ce un signe de piste quelconque !?  Non, simplement un écureuil qui l’a laissé là pour le faire sécher avant de l’engranger dans quelque réserve pour l’hiver.
 
Contexte : Un personnage grimpe à un arbre et découvre, à bonne hauteur, un souris, le cou coincé dans une branche en « V »… une souris volante ? 
Idée  : c’est certainement l’oeuvre d’une pie grièche. La région en compte beaucoup… Elle se sert des branches comme garde-manger, tout simplement. 
 
Contexte : Les personnages cherchent de la nourriture et trouvent quelques belles betteraves sauvages… La plupart sont vides à l’intérieur ! Elles étaient pourtant si belles à l’extérieur !
Idée  : ça, c’est la spécialité des campagnols terrestres… ils rongent tout ce qui est en sous sol les bougres ! Ils étaient d’ailleurs fort craints au moyen âge du fait de leur pouvoir destructeur massif et de nombreuses superstitions courraient à leur sujet… Jean De La Fontaine en parlait d’ailleurs en ces termes :
« Ce n’est pas que je me pique
De tous vos festins de roi.
Mais rien ne vient m’interrompre
Je mange tout à loisir.
Adieu donc ! Fi du plaisir
Que la crainte peut corrompre ! » 
 
Contexte : En chassant, un des personnages de l’équipe trouve un oiseau sans tête… Un avertissement ?
Idée : du tout, c’est certainement la proie d’un rapace comme l’épervier. Il a pour habitude d’entamer les chairs en consommant d’abord les muscles du bréchet qu’il entaille à coups de bec. L’oiseau mort est une grive.
 
Contexte : les personnages sont à la recherche d’une source d’eau.
Idée : Faire découvrir les traces d’une loutre au ranger. Il lui suffira de pister les empreintes de l’animal pour découvrir un cours d’eau (l’animal ne s’éloignant jamais de l’eau).

Sur la berge, le ranger pourra confirmer d’après les traces de glissade mènant à l’eau que l’animal doit être adulte (l’animal  pèse 5 à 16 kg environ et mesure de 1m à 1m20, ses empreintes sont longues de 8 à 12 cm de long). Depuis cette même berge, il  pourra apercevoir une pierre plate à demi-émergée de l’eau sur laquelle reposent de petites arrêtes de poisson, des carapaces de crustacés (l’essentiel de son alimentation) ainsi que des excréments. Ces différents éléments caractérisent pleinement la présence d’une loutre. Cette dernière mène une vie nocturne et ne sera probablement pas visible.
 
Contexte : Découverte d’un tronc mort creusé avec tout un tas de copeaux de bois d’une dizaine de cm juste devant le trou…(très pratique pour allumer le feu de camp, il ne reste qu’à les faire sécher s’ils sont humides !)
Idée : Il y a de fortes chances que ce soit la trace du passage d’un pic noir. Ce dernier a arraché l’écorce puis creusé un trou profond jusqu’au coeur de l’arbre pour y déloger des fourmis charpentières dont il apprécie grandement les oeufs et les larves… D’ailleurs, c’est la découverte de quelques larves indemnes qui permettra au Ranger d’aboutir à ces conclusions.
 
à compléter…

Ranger : le pistage

Le Ranger est en train de Pister des traces d’animaux au sol ?

Quelques indices en vrac pour renforcer l’aspect technique de cette compétence et enrichir peu à peu le rôle playing du ranger :

– Toujours observer l’environnement des traces. Ainsi, un sanglier aura peut être laissé quelques poils (les « soies ») accrochés à l’écorce d’un arbre non loin… Un lapin aura semé une multitude de crottes caratéristiques…etc. Seuls ces indices complémentaires permettent au ranger de reconnaître précisément l’animal pisté.

– Les branches cassées ou coupées : la manière dont elles sont cassées ou coupées est essentielle. Une branche coupée nette (sur un framboisier par ex.) avec un seul angle de coupe oblique est souvent l’oeuvre d’un lapin ou d’un lièvre. Ils réalisent ce travail actif avec leurs incisives inférieures qui remontent vers les dents supérieures tandis que celles-ci maintiennent la branche. Une branche a demi coupée et arrachée pour le reste, révèle l’absence d’incisives inférieures (exemple : daim, chevreuil…).
Une branche arrachée par un rongeur se caractérise plutôt par une éxtrémité conique due aux nombreux coups de dents donnés par l’animal (qui, en fait, arrache le bois par copeaux).

– Un vieux tronc d’arbre mort dont le pourtour est tout abîmé reflète souvent la présence de sangliers… Les forestiers laissent souvent quelques arbres morts (des résineux, de préférence) pour que les sangliers épargnent les autres arbres. Après son bain de boue, le sanglier aime se frotter contre l’écorce des arbres, ce qui provoque des dégâts spectaculaires !

– Lorsque le sol est couvert d’herbes, la courbure de ces dernières, pliées sous le poids de l’animal, indique la direction suivie.

Le meneur de jeu devra bien sûr favoriser cette découverte d’informations, voire même la suggérer, le temps que le joueur trouve ses marques.

Un second article « Ranger : des situations originales à exploiter » vous fournira l’occasion de mettre en avant le savoir du Ranger en valorisant son expérience et sa connaissance du milieu naturel.

Nyogtha