Le parchemin de Nyogtha

Aides de jeu, partage d'idées et scénarios sur le jeu de rôle dans un univers médiéval fantastique

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Toujours frapper avant d’entrer !

Une fillette rousse vêtue de loques est accroupie au beau milieu du chemin. Elle vous tourne le dos, elle est accroupie et n’a pas remarqué votre présence. Elle porte une simple robe de toile noirâtre, mal ajustée à son corps malingre. Ses longs cheveux ne font visiblement l’objet d’aucun soin tant sa tignasse est emmêlée ! Elle semble occupée à regarder par terre … ou peut être même qu’elle dessine quelque chose, sur le sol terreux. Ah ! … elle se retourne !

Elle semble toujours vous ignorer, cherchant activement quelque chose par terre. Elle s’empare d’un caillou assez gros et … là, elle remarque votre présence.

Elle vous regarde, bouche bée. Ses yeux expriment la crainte, une crainte immense. Elle semble paralysée de terreur. Sa bouche est pincée et sa respiration même semble arrêtée. Elle est si jeune et pourtant là, devant vous, si adulte dans sa frayeur. Les expressions de son visage sont celles d’une femme qui a vécu dans la peur.

Elle lâche la pierre. Sa main est tachée de traces de sang. Elle tremble.

[Au moindre mouvement des personnages, la fillette s’enfuit sans lâcher le moindre son… Elle sera facile à rattraper, elle n’a rien mangé depuis deux jours et elle est très faible. Elle s’écroulera au sol au beau milieu de sa fuite et aura toutes les peines du monde à se relever.]

Sur le sol, au beau milieu d’un dessin assemblé de pierres, repose un morceau de chair meurtrie, on dirait bien une langue humaine. Le dessin représente un visage de forme triangulaire avec des oreilles pointues et de petits yeux… à la place de la bouche, la fillette a déposé le morceau de langue ensanglantée.

Une fois rattrapée, les personnages se rendront compte combien sa terreur est profonde : ses ongles sont presque tous arrachés ou cassés, de la terre s’est incrustée sous le peu de cornée restante. Ses bras sont écorchés, ses genoux sont tuméfiés tant elle a dû chuter souvent au sol… Aucun son ne sort de sa bouche, elle est sans voix… Aucune larme ne peut couler. Vidée  de tout, c’est  comme si on l’avait déshumanisée…  Comment a-t-on pu violer tant de pureté ? Pendant de longues heures, elle adoptera la position fœtale. Hausser la voix réveillera de suite sa crainte. Elle ne pourra soutenir aucun regard direct. Elle ne supportera pas d’être touchée… tremblera dès qu’elle est approchée et même encore un peu après qu’on se soit éloigné…

[Les questions que l’on se pose : Qui est-elle ? Que lui est-il arrivé ? Cette langue est-elle la sienne ? A qui est-elle si ce n’est à elle ? Parlera-t-elle encore un jour ?]

Un peu plus loin, à une cinquantaine de mètres, vous découvrez un véritable carnage. Ce sont là les restes de ce qui devait être un petit convoi : des chevaux morts dont certains, écrasés sous le poids des chariots renversés ou égorgés par quelque chose de très tranchant si l’on en juge l’entaille profonde à leur cou ; Des hommes et des femmes mutilés jonchent le sol, lacérés de partout, le seul point commun entre ces morbides pantins semble être leur bouche couverte de sang… Derrière la bâche marron mouchetée d’hémoglobine, vous constatez que les marchandises du convoi n’ont même pas été dérobées.

A peine arrivés sur les lieux, la fillette faussera compagnie aux PJs [ils sont en état de choc devant la vision qui s’offre à eux]. L’enfant ira se réfugier sous un chariot qui a littéralement explosé sur sa partie supérieure… Il ne tient plus que sur trois roues, la roue manquante constituant l’entrée de la sorte de niche où s’est réfugiée l’enfant. Elle reste tapie sous le chariot, le visage figé dans un rictus qui lui donne 20 ans de plus que son âge. Lorsque les Pjs se rapprocheront, ils constateront que le chariot semblait de bonne facture… Comment a-t-il pu subir de tels dommages ? Le plancher du chariot est couvert de débris de bois mais on distingue tout de même un marquage rouge sur sa surface… [dégager les débris laisse apparaître un pentacle tracé à la peinture (au sang ?) rouge]. Sous le chariot, la terre a été grattée [cela explique les ongles cassés de l’enfant… elle a dû être si effrayée qu’elle à chercher à s’enfouir sous terre…].

Un homme est cloué à un arbre, une flèche noire en travers de la gorge… L’homme est vêtu simplement, bottes-pantalon de toile-veste usée et râpée. A son allure, il a tout d’un simple voyageur. Il tient encore une dague à la main. Sa langue a été arrachée.

Parmi les morts, les personnages dénombrent neuf autres cadavres : deux femmes, sept hommes dont certainement un prêtre, un sorcier ou quelque chose dans le genre à en juger par sa tenue et trois hommes plus lourdement armés, des mercenaires peut-être engagés pour protéger le convoi ? Les autres hommes sont d’apparence aussi simple que celle de l’homme cloué sur l’arbre.

Tous, femmes et hommes ont la langue arrachée sauf… celui qui porte une robe et dont l’apparence est celle d’un prêtre. Il porte encore à son cou son symbole religieux  [à vous de voir lequel mais il doit représenter un Dieu connu et de très bonne moralité]. Le pauvre bougre a les os broyés, le dos complètement éclaté. C’est comme si un chariot lui était passé dessus…

Fait marquant et étonnant : les  » mercenaires  » sont tous équipés d’une armure de cuir, d’une épée courte et d’un arc court mais surtout… leurs flèches sont en tous points identiques à celle qui a cloué l’homme à l’arbre. Tous les mercenaires sont morts d’une lacération mortelle au torse ou à l’abdomen.

Celui qui fait penser à un sorcier est décapité… sa tête est méconnaissable tant elle a souffert (écrasement à priori). Il portait une lourde robe à capuche de couleur orangée, bordée d’un liseré bleu. [Ce détail est important pour la suite…]. Une ceinture encore présente sur son corps renferme un certain nombre de composantes de sorts [à définir]. Si son corps est observé de plus près, les personnages constateront que son bras gauche est marqué de fines cicatrices régulières [L’homme s’incisait régulièrement pour ses sombres sortilèges].

[Inutile de dire que la fouille est particulièrement pénible et qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour tenir le coup… ]

Voyons ce qui s’est exactement passé :

En échange d’une considérable somme, un mage puissant du nom de Révok a demandé à un petit groupe de voyageurs de le conduire jusqu’à une grande cité commerciale. Ses conditions étaient simples : il fournissait son chariot personnel et ne devait être dérangé sous aucun prétexte durant tout le voyage. Tout le monde étant d’accord, le jour du départ arriva… Comme convenu, le mage vint avec un chariot personnel (un bon gros chariot renforcé et complètement clos hormis une porte d’accès). Le convoi comptait huit personnes : deux femmes (Nora et Reena) dont une avec une fillette (Sheen), leurs maris respectifs (Loric et Mills) ; Tenrod, prêtre de très bonne moralité ; Yuk, le propriétaire des chariots, celui avec qui a négocié Révok ; le Mage. Le voyage devait durer quatre jours. Les deux premiers jours se sont déroulés sans incident… L’extrême isolement de Révok a bien sûr rendu surpris la troupe mais bon… le salaire était si élevé ! C’est au matin du troisième jour que survint la catastrophe… Trois brigands attaquèrent le convoi. Yuk voulut s’interposer et ne pas céder aux menaces. Un des brigands le tua d’une flèche en plein cou. Tous les membres du convoi sauf Révok furent rassemblés à côté des chariots et deux des brigands entreprirent l’inspection des chariots. Un des brigands défonça la porte fermée de Révok… Il aperçut Révok en transe assis devant un pentacle tracé au sang… une lumière vive tourbillonnait au dessus du pentacle et au milieu de cette lumière, la tête, immense, d’un démon effrayant. Le brigand resta figé devant le sourire sadique de la créature des enfers… Il venait de briser la concentration du Mage. Le démon fit littéralement imploser le chariot, ramenant tout son corps sur le plan terrestre. Il décapita le Mage qui n’était pas encore remis de sa rupture de transe. Ce fut alors la panique au sein du convoi. Il n’y avait plus d’un côté les brigands et de l’autre les voyageurs… rien que de pauvres erres tentant désespérément de sauver leur vie. Reena jeta vivement sa fille sous le chariot de Révok dont une des roues était brisée. Nyströlm, le Démon, mit peu de temps à tuer tout ce petit monde. Seule la fillette lui échappa. Elle assista, muette d’horreur, à toute la scène. Nyströlm arracha et dévora la langue de tous les humains (il était hors de question qu’un vulgaire mage ne joue de nécromancie pour se voir raconter cet incident… pire encore, Nyströlm craignait que quelqu’un n’apprenne encore son véritable nom et l’enchaîne à nouveau par des sortilèges !). Le démon ne put cependant dévorer la langue du prêtre qui le brûla lorsqu’il tenta de l’engloutir (ah… ces auras bonnes… ça laisse comme un goût !). Ensuite il piétina la tête du mage pour qu’elle soit méconnaissable. Nyströlm avait bel et bien l’intention de s ‘amuser maintenant qu’il était matériellement là. Il prit la forme et l’apparence du mage sans aucune difficulté et partit vers la grande cité commerciale. Il savait ce que comptait faire Révok et il allait bien se jouer de tout ce petit monde.

A vous de poursuivre ce qui peut rester un simple événement où qui peut devenir le début d’un bon scénario. Que vont faire les Pjs de la fillette ? Parlera-t-elle à nouveau ? Que se passera-t-il si elle revoit le Mage ? Les personnages reconnaîtront-ils la robe orangée au liseré bleu ? Que faire de cette langue ? …etc. 

Nyogtha – Inspiration libre

 

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